Page d’accueil > Porte-parole du MAE
Conférence de presse du 13 janvier 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
2022/01/13

Shenzhen TV : Hier, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu a effectué une visite en Chine à l’invitation du conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi. Pourriez-vous nous en dire plus sur cette visite ? Les questions liées au Xinjiang ont-elles été abordées lors de leur rencontre ?

Wang Wenbin : Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi et le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu ont eu des entretiens francs et un échange de vues approfondi sur les relations bilatérales Chine-Turquie, la coopération pragmatique dans divers domaines entre les deux pays et les questions internationales et régionales d’intérêt commun. Les deux parties ont convenu qu’elles devraient travailler dans la direction définie par les deux chefs d’État, se respecter mutuellement et renforcer la confiance mutuelle. Les deux parties devraient renforcer la synergie entre l’Initiative « la Ceinture et la Route » et le plan turc de « Corridor du milieu », faire progresser la coopération dans des domaines tels que les grands projets, les nouvelles énergies, les communications 5G, le cloud computing et le big data, tirer parti de l’accord de swap RMB-monnaie locale, intensifier les échanges humains entre les deux pays, et œuvrer pour des avantages mutuels et des résultats gagnant-gagnant à un niveau plus élevé. Les deux parties devraient renforcer la coordination et la coopération, défendre conjointement le véritable multilatéralisme, promouvoir une plus grande démocratie dans les relations internationales et défendre les intérêts communs des économies émergentes, dont la Chine et la Turquie.

Les deux parties ont également eu une discussion approfondie sur les questions liées au Xinjiang. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a souligné que les questions liées au Xinjiang concernent essentiellement la lutte contre le terrorisme et le séparatisme. Le gouvernement chinois a la responsabilité de préserver la sécurité, l’harmonie et la stabilité au Xinjiang. Les États-Unis et d’autres pays occidentaux ont fait des déclarations pour diffamer et attaquer la Chine, et ont tout fait pour déstabiliser le Xinjiang, dans le but d’entraver le développement de la Chine. La Chine espère que la Turquie et d’autres pays islamiques comprennent et soutiennent la position juste de la Chine sur les questions liées au Xinjiang. En tant que partenaires stratégiques, la Chine et la Turquie devraient s’engager à renforcer la confiance et le soutien mutuels. Les deux parties devraient se soutenir mutuellement dans la défense de leur souveraineté, de leur sécurité et de leurs intérêts de développement respectifs, respecter la norme fondamentale régissant les relations internationales de non-ingérence dans les affaires intérieures, s’abstenir de participer à des activités qui visent l’autre partie lors d’occasions internationales, et renforcer la communication par les canaux bilatéraux pour accroître la compréhension mutuelle sur les questions historiques et ethniques où des différences existent. 

Le ministre des Affaires étrangères Çavuşoğlu a déclaré que la partie turque est attachée au principe d’une seule Chine et ne permettra pas les actes terroristes violents visant la Chine ou les activités antichinoises qui portent atteinte à l’intégrité territoriale de la Chine sur le sol turc. La partie turque n’utilise jamais les questions liées au Xinjiang comme un outil contre la Chine et a depuis longtemps désigné l’ETIM comme une organisation terroriste et interdit ses activités en Turquie.

Agence de presse Xinhua : Lors d’une conférence de presse tenue le 12 janvier, le Bureau de l’Information du Conseil des Affaires d’État a publié des données sur le travail de la Chine dans le domaine des droits de propriété intellectuelle (DPI) en 2021. Nous avons noté que le nombre de brevets d’invention accordés à des demandeurs de pays étrangers a atteint 110 000, soit une hausse de 23 % par rapport à l’année précédente, et que plus de 194 000 marques ont été enregistrées par des demandeurs étrangers, soit une hausse de 5,2 % en glissement annuel. Cette croissance montre la confiance des entreprises étrangères dans la protection des DPI et l’environnement commercial de la Chine. Pourriez-vous nous donner plus de détails sur la contribution de la Chine à la promotion de la gouvernance mondiale et de la coopération internationale en matière de droits de propriété intellectuelle ? Quelles sont les attentes et les propositions de la Chine pour les travaux futurs dans ce domaine ?

Wang Wenbin : En 2021, la Chine a amélioré le travail dans le domaine des DPI, tant en qualité qu’en quantité, et a atteint avec succès tous les objectifs pertinents, apportant ainsi un soutien fort à la recherche d’une vie meilleure par les gens. Dans le même temps, en adhérant à la vision d’une communauté de destin pour l’humanité, nous avons promu l’amélioration du système international des règles de propriété intellectuelle et contribué à la construction d’un écosystème mondial des DPI. 

Premièrement, la Chine a participé activement à la gouvernance mondiale des DPI. Le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale a officiellement ratifié le Traité de Marrakech et des progrès décisifs ont été enregistrés dans l’adhésion à l’Arrangement de La Haye concernant l’enregistrement international des dessins et modèles industriels. La Chine a co-organisé avec l’OMPI la première conférence mondiale sur les centres d’appui à la technologie et à l’innovation, et a activement partagé la pratique de la Chine en matière d’utilisation de la propriété intellectuelle pour soutenir le développement des innovateurs et les efforts de réduction de la pauvreté. Le RMB est devenu une monnaie de fixation des prix et de règlement des dépenses internationales liées au Traité de coopération en matière de brevets, et la langue chinoise est devenue l’une des langues de travail de l’Union internationale pour la protection des obtentions végétales. Nous avons organisé la réunion annuelle de l’Industrial Design Five (ID5) par liaison vidéo et participé pleinement aux réunions institutionnalisées dans le cadre de la coopération au sein des BRICS, entre la Chine, le Japon et la République de Corée, entre la Chine et l’ASEAN, ainsi qu’entre la Chine, la Mongolie et la Russie.

Deuxièmement, la Chine a strictement appliqué les dispositions relatives à la propriété intellectuelle dans les accords économiques et commerciaux pertinents. Nous avons préparé l’entrée en vigueur et la mise en œuvre du chapitre sur la propriété intellectuelle du RCEP, et mis en œuvre de manière ordonnée les dispositions relatives à la propriété intellectuelle de la première phase de l’accord économique et commercial Chine-États-Unis, ainsi que l’accord sur les indications géographiques Chine-UE.

Troisièmement, la Chine a activement encouragé le développement commun dans le domaine de la propriété intellectuelle. Nous avons vigoureusement promu la coopération en matière de DPI dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » (BRI) et obtenu des résultats importants dans huit projets de coopération pragmatique. Des cours de formation et des séminaires en ligne sur les DPI ont été organisés pour les pays partenaires de la BRI et les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine afin de promouvoir le renforcement des capacités en matière de DPI des pays en développement et de construire conjointement une route de l’innovation. 

En 2022, nous continuerons à participer activement à la gouvernance mondiale des DPI dans le cadre de l’OMPI et à approfondir la coopération en matière de DPI dans le cadre de la BRI. Nous renforcerons les échanges et la coopération avec les pays en matière d’utilisation des DPI afin de promouvoir l’innovation technologique, de lutter contre le changement climatique et de soutenir la neutralité carbone et l’atteinte du pic des émissions. En favorisant le partage des connaissances, nous ferons en sorte que l’innovation apporte davantage de bénéfices aux populations de tous les pays, faisant ainsi progresser la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.

Agence de presse Yonhap : Il est rapporté qu’en réponse au test réussi par la RPDC d’un missile hypersonique, le gouvernement américain a annoncé de nouvelles sanctions contre le pays. Quel est le commentaire de la Chine ?

Wang Wenbin : La Chine s’oppose toujours au fait que tout pays impose des sanctions unilatérales et la soi-disant juridiction au bras long sur d’autres pays conformément à son droit national. Les sanctions délibérées ne contribuent pas à résoudre la question de la péninsule coréenne, mais ne font qu’aggraver le climat de confrontation. Nous espérons que les parties concernées agiront et parleront avec prudence, adhéreront à la bonne direction du dialogue et de la consultation, feront plus de choses qui aideront à stabiliser la situation et à construire la confiance, et contribueront conjointement à la résolution politique de la question de la péninsule.

AFP : Tout d’abord, un document de recherche du Département d’État américain affirme que les revendications de souveraineté de la Chine en mer de Chine méridionale sont illégales et n’ont aucun fondement en droit international. Quelle est votre réponse à cela ? Deuxièmement, les médias japonais ont rapporté que des navires japonais avaient mené des opérations de liberté de navigation en mer de Chine méridionale. Pourriez-vous confirmer cela et quelle est votre réponse ? Troisièmement, le directeur de Human Rights Watch a déclaré dans une interview que Beijing utilisait les Jeux olympiques pour « laver sportivement » son bilan en matière de droits de l’homme. Quelle est votre réponse ?

Wang Wenbin : En ce qui concerne votre première question, le communiqué de presse et l’étude du côté américain déforment le droit international pour tromper le public, confondre le bien et le mal et perturber la situation régionale. Je voudrais réitérer les points suivants :

Premièrement, en tant que signataire de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), la Chine accorde une grande importance à la Convention et l’observe avec sérieux, de manière rigide et responsable. Les États-Unis refusent d’adhérer à la Convention, mais se posent en juge. Ils déforment délibérément la Convention et pratiquent le « deux poids deux mesures » pour des gains égoïstes. Une telle manipulation politique est irresponsable et porte atteinte à l’État de droit international. 

Deuxièmement, la Chine exerce la souveraineté sur Nanhai Zhudao, y compris sur Dongsha Qundao, Xisha Qundao, Zhongsha Qundao et Nansha Qundao. Le Nanhai Zhudao de la Chine possède des eaux intérieures, une mer territoriale, une zone contiguë, une zone économique exclusive et un plateau continental. La Chine jouit de droits historiques en mer de Chine méridionale. Notre souveraineté et nos droits et intérêts pertinents en mer de Chine méridionale ont été établis au cours de la longue histoire et sont conformes à la Charte des Nations unies, à la CNUDM et à d’autres lois internationales. 

Troisièmement, la position de la Chine sur l’arbitrage concernant la mer de Chine méridionale et sa soi-disant sentence est cohérente, claire et ferme. Le tribunal arbitral a violé le principe du consentement de l’État, a outrepassé ses compétences et a rendu une sentence au mépris du droit. Il viole gravement la CNUDM et le droit international général. La sentence est illégale, nulle et non avenue. La Chine ne l’accepte ni ne la reconnaît.

Quatrièmement, grâce aux efforts conjoints de la Chine et des pays de l’ASEAN, la situation de la mer de Chine méridionale est globalement stable. Les États-Unis, un pays extérieur à la région, ont souvent fait des provocations en mer de Chine méridionale et ont semé la zizanie entre les pays de la région. Ils n’obtiennent aucun soutien, et la communauté internationale le voit clairement. La Chine travaillera avec les pays de l’ASEAN pour rester engagée dans le maintien de la paix et de la stabilité en mer de Chine méridionale et promouvoir la prospérité et le développement dans la région.

Pour ce qui est de votre deuxième question, nous espérons que le pays concerné ne fera rien qui puisse nuire à la paix et à la stabilité régionales. 

Vous avez également mentionné les remarques de la personne concernée de Human Rights Watch. Cette soi-disant organisation des droits de l’homme est pleine de préjugés et confond toujours le bien et le mal. Ses mensonges et ses rumeurs sont sans fondement et ses paroles et actes malveillants visant à saper la cause olympique ne réussiront jamais.

Phoenix TV : Certaines organisations non gouvernementales à l’étranger ont récemment fait part de leurs inquiétudes quant à savoir si la liberté de la presse serait affectée par les protocoles sanitaires pendant les Jeux olympiques d’hiver de Beijing. Avez-vous une réponse ?

Wang Wenbin : La Chine adhère à la politique nationale fondamentale d’ouverture. Les médias étrangers bénéficient d’un environnement de reportage ouvert en Chine, avec une liberté totale pour couvrir les Jeux olympiques d’hiver de Beijing et les sujets pertinents. En tant qu’État de droit, la Chine a promulgué le Règlement de la République populaire de Chine sur la couverture de l’actualité par les bureaux permanents des médias étrangers et les journalistes étrangers, qui contient des dispositions claires pour protéger les droits et intérêts légitimes des journalistes étrangers. 

La Chine protégera, comme toujours, les droits et intérêts légitimes des bureaux permanents des médias étrangers et des journalistes étrangers et leur fournira les facilités nécessaires à la couverture des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Beijing, conformément au Contrat ville hôte. Nous nous réjouissons de l’attention, des reportages et des suggestions constructives des médias. Dans le même temps, nous nous opposons aux tentatives de déformation des faits au nom de la liberté de la presse afin de dénigrer la Chine et les Jeux olympiques d’hiver de Beijing. 

Les mesures rigoureuses de prévention et de contrôle ont pour but d’assurer la sécurité des événements et du personnel, ce qui est une condition préalable à une couverture et à des reportages normaux par les journalistes. Les politiques antiépidémiques sont formulées par le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Beijing 2022 (BOCOG), de concert avec le Comité international olympique (CIO) et le Comité international paralympique (CIP). Nous avons publié deux éditions des Playbooks de Beijing 2022 et mis en place une gestion en circuit fermé de tout le personnel concerné pour le séparer du public, afin de garantir la sécurité de toutes les personnes impliquées dans les Jeux et des résidents de la ville hôte et de garantir que les Jeux se déroulent sans heurts et en toute sécurité, comme prévu.

À ce jour, plus de 2 500 journalistes et photographes ont déposé une demande d’inscription pour les Jeux. La situation grave et compliquée de la pandémie a entraîné des difficultés pour les médias en matière de reportage. Le BOCOG discute avec le CIO et le CIP afin de faire tout son possible pour aider les journalistes à surmonter ces difficultés. 

Pour autant que nous le sachions, le BOCOG a mis en place un service d’assistance dans la salle de travail des médias du centre principal des médias, du centre de presse de montagne de Zhangjiakou et des 12 sites de compétition, pour recevoir et traiter les demandes de reportage des médias accrédités. Le BOCOG collaborera avec le CIO pour organiser des séances d’information quotidiennes sur les événements, afin de fournir suffisamment de matière pour les reportages. En outre, nous ferons de notre mieux pour aider les journalistes à réaliser des interviews et des reportages sur les Jeux avec des personnes en dehors du circuit fermé, en utilisant les technologies et par liaison vidéo. 

Macau Monthly : Selon les reportages, le nombre de personnes déplacées de force, y compris les réfugiés, dans le monde dépasse les 80 millions. Les pays en développement accueillent actuellement 86 % des réfugiés dans le monde, ce qui leur impose une pression économique et sociale énorme. Tous demandent aux États-Unis, pays responsable du problème, d’assumer leurs responsabilités. Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : J’ai pris note de ces statistiques. Les États-Unis sont un élément majeur à l’origine de la crise mondiale des réfugiés et des migrants. Leurs actes belliqueux ont déclenché plusieurs vagues de réfugiés. Depuis 2001, l’invasion d’autres pays a fait plus de 800 000 morts et plus de 20 millions de réfugiés dans les seuls pays envahis, tels que l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie. Partout où les troupes américaines se rendent, elles détruisent les moyens de subsistance, provoquent des troubles sociaux et déclenchent des déplacements.

Les États-Unis violent les droits humains des réfugiés et des migrants. La discrimination raciale systémique est un problème profondément ancré dans le pays. Leur engagement à accueillir des réfugiés et à respecter les droits de l’homme n’est qu’un slogan vide. Les États-Unis construisent un mur le long de leur frontière avec le Mexique, abusent de la force pour expulser les réfugiés et les migrants ou les détiennent dans des centres de détention aux conditions déplorables pendant de longues périodes, où la politique de séparation des familles est appliquée pour arracher les enfants à leurs parents. Depuis l’éclatement de la COVID-19, les réfugiés et les migrants d’origine asiatique, africaine et latino-américaine aux États-Unis ont beaucoup souffert de la discrimination et des crimes haineux.

Sur la question des droits de l’homme, les États-Unis ne sont pas en position de donner des leçons ou de juger les autres. Leur seul rôle est celui d’accusé. Nous exhortons les États-Unis à cesser de se présenter maladroitement comme un défenseur des droits de l’homme, de cesser de brandir délibérément le bâton des droits de l’homme, de revoir sérieusement leur bilan déplorable et de réparer leurs crimes sur la question des réfugiés et des migrants.

PTI : Le 14e cycle de pourparlers au niveau des commandants du corps d’armée pour résoudre la confrontation entre les militaires indiens et chinois a commencé hier. Avez-vous une mise à jour à communiquer ?

Wang Wenbin : En ce qui concerne le 14e cycle de réunion au niveau des commandants du corps d’armée Chine-Inde, nous publierons des informations en temps opportun s’il y en a.

Bloomberg : Le chef de l’armée indienne M. Naravane a déclaré que l’agression de la Chine le long de la frontière persiste et ne s’est nullement atténuée. Il a ajouté que l’armée indienne continue à maintenir un haut niveau de préparation. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?

Wang Wenbin : À l’heure actuelle, la Chine et l’Inde maintiennent le dialogue et la communication par les voies diplomatiques et militaires pour apaiser la situation à la frontière. Nous espérons que certaines personnes du côté indien s’abstiendront de faire des remarques non constructives.

Beijing Media Network : Le directeur général de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, a récemment déclaré que 90 pays n’ont pas encore atteint l’objectif de vaccination de 40 % de leur population, tandis qu’en Afrique, plus de 85 % des personnes n’ont encore reçu aucune dose du vaccin. Nous avons remarqué que Gordon Brown, ambassadeur de l’OMS pour le financement de la santé dans le monde et ancien Premier ministre britannique, a également déclaré que les pays occidentaux accaparent les vaccins alors qu’ils en ont plus que nécessaire, tandis que les pays les plus pauvres sont confrontés à des pénuries. Le fait d’accaparer les vaccins devrait être moralement condamné, a-t-il noté. Quel est le commentaire de la Chine ?

Wang Wenbin : La Chine estime que la lutte contre la COVID-19 doit être une responsabilité partagée par tous les pays. Les vaccins restent une arme majeure contre le virus et constituent le plus grand espoir de sauver davantage de vies. Tous les pays devraient faire des vaccins un bien public mondial, la nature fondamentale que nous devons défendre. 

Malheureusement, l’écart de vaccination entre les pays développés et les pays en développement se creuse, malgré l’augmentation de la production mondiale de vaccins et du taux de vaccination. Les statistiques montrent que seuls 5 % de la population des pays à faible revenu est entièrement vaccinée. Sur le continent africain, seuls 7,5 % des 1,3 milliard d’habitants sont complètement vaccinés. Le manque de vaccins et de médicaments constitue une menace directe pour les populations des pays en développement. Parallèlement, quelques pays occidentaux ont accaparé beaucoup plus de vaccins qu’ils n’en ont besoin, dont beaucoup ont été gaspillés. À eux seuls, les États-Unis ont gaspillé au moins 15 millions de doses de vaccins anti-COVID-19 entre mars et novembre de l’année dernière. Avec la propagation continue de la COVID-19 et l’émergence de nouveaux variants, le fait que certains pays accaparent et gaspillent de précieux vaccins revient à empêcher les autres de remplir un camion de pompiers. Une telle pratique mérite une condamnation morale.

Toute personne a droit à la vie et à la santé. Ce n’est pas de la charité, mais une responsabilité de faire tout son possible pour fournir des vaccins au monde, en particulier aux pays en développement, et de promouvoir activement une distribution juste et équitable des vaccins dans le monde. Nous espérons que les pays concernés tiendront sincèrement leurs promesses, travailleront avec la Chine pour combler le « fossé vaccinal » dans le monde et contribueront comme il se doit à la victoire rapide de l’humanité sur la pandémie.

Bloomberg : Certains législateurs américains s’inquiètent des contrats que le CIO a signés avec ANTA Group et Hengyuanxiang Group pour la fourniture d’uniformes. Deux démocrates ont déclaré dans une lettre qu’il existe une possibilité inquiétante que le personnel du CIO ou d’autres personnes assistant aux Jeux portent des vêtements issus du « travail forcé ». Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Nous avons pris note des remarques pertinentes de certains législateurs américains. Je tiens à souligner que cette soi-disant Commission exécutive du Congrès américain sur la Chine (CECC) a été partiale à l’encontre de la Chine. Elle ne cesse de faire toutes sortes de remarques infondées sur la Chine et n’a aucune crédibilité politique. Le soi-disant « travail forcé » au Xinjiang, un mensonge du siècle, est en faillite depuis longtemps. À l’exception d’une poignée de forces antichinoises avec des arrière-pensées, toutes les personnes respectant les faits et la conscience n’accepteront pas de tels mensonges méprisables.  

Global Times : Selon certains reportages, Vince Cable, ancien secrétaire d’État britannique aux affaires, à l’innovation et aux compétences, a déclaré le 10 janvier que la décision du gouvernement britannique d’interdire les équipements et services 5G de Huawei « n’avait rien à voir avec la sécurité nationale » et était due à la pression américaine. Il a déclaré que c’était « parce que les Américains nous ont dit que nous devions le faire ». Il a ajouté que pendant son mandat de secrétaire, les services de renseignement et de sécurité ont assuré à plusieurs reprises que l’utilisation des services de Huawei ne présentait aucun risque. Avez-vous un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : C’est une preuve supplémentaire que la « sécurité nationale » et le soi-disant « risque posé par la technologie 5G » ne sont qu’un prétexte utilisé par les États-Unis pour réprimer les entreprises chinoises de haute technologie. Le « réseau propre » de la partie américaine est synonyme de sa diplomatie coercitive.

De Toshiba à Alstom, en passant par Huawei, Samsung et Taiwan Semiconductor Manufacturing Co., les victimes de la diplomatie coercitive des États-Unis se trouvent partout dans le monde. La pratique d’intimidation des États-Unis suscitera davantage de boycott et d’opposition de la part de la communauté internationale.

TASS : Le 11 janvier, la RPDC a testé un missile hypersonique. Comment ce test peut-il influencer le règlement politique de la question de la péninsule coréenne ? Comment la Chine envisage-t-elle la possibilité de reprendre les pourparlers à six ?

Wang Wenbin : La position de la Chine est cohérente et claire. Nous espérons que les parties concernées résoudront leurs préoccupations respectives par le dialogue et la consultation, et feront progresser le processus de règlement politique de la question de la péninsule coréenne selon l’approche à double voie et le principe d’échelonnement et de synchronisation.

Les pourparlers à six constituent un mécanisme efficace pour parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne et maintenir la paix et la stabilité de la péninsule et de l’Asie du Nord-Est. Il s’agit également d’une plateforme importante permettant aux parties d’améliorer leurs relations. Les objectifs établis dans le cadre des pourparlers à six et les principes consistant à prendre des mesures synchronisées et réciproques et à répondre aux préoccupations de toutes les parties de manière équilibrée restent pertinents aujourd’hui encore. La Chine est prête à travailler avec toutes les parties concernées pour créer les conditions pour la reprise des pourparlers à six en temps voulu.

AFP : Je voulais juste revenir à ma question précédente sur le Japon. Les médias japonais ont rapporté que le Japon aurait mené deux opérations de « liberté de navigation » en mer de Chine méridionale l’année dernière, en mars et en août. Êtes-vous en mesure de confirmer cela et quelle est votre réponse ?

Wang Wenbin : J’ai déjà répondu à votre question. Nous espérons que les pays concernés pourront s’abstenir de faire des choses qui porteraient atteinte à la paix et à la stabilité régionales. 

Recommander à un ami:   
Imprimer