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M. TIAN Lixiao, Consul et Chef de Poste de Chine, a accordé une interview au rédacteur en chef de Tahiti Infos à l’occasion du 20ème Congrès national du Parti communiste chinois
2022/11/18

Le 20ème Congrès national du Parti communiste chinois s’étant clôturé en plein succès,M. TIAN Lixiao, Consul et Chef de Poste de Chine a accordé une interview à Tahiti Infos , journal le plus lu en Polynésie française, avec son rédacteur en chef, M. Antoine SAMOYEAU, pour présenter la situation du Congrès en répondant des questions concernées.Une fois publiée, l’interview a attiré une grande attention et reçu de nombreuses remarques en Polynésie française. Voici l'interview : 

La Chine ne veut pas de « petits clans »

Après le Congrès du Parti communiste chinois et après la visite de la Ministre des Affaires étrangères australiennes en Polynésie et son annonce d’une aide de 1,4 milliard de dollars australiens pour les pays insulaires du Pacifique, le Consul de Chine en Polynésie française a réagi la semaine dernière en disant espérer que ces aides sont "sincères" et qu’elles "ne sont pas dirigés contre un pays tiers". 

Le 20e congrès du Parti communiste chinois vient de s'achever. Est-ce qu'il en ressort une position particulière ou une évolution de la politique étrangère de la Chine dans le Pacifique ?

"Le 20e Congrès national du Parti communiste chinois est un moment très important pour la Chine. Pendant ce Congrès, il y a le renouvellement du groupe des dirigeants en Chine et la « double confirmation », à savoir confirmer le rôle central de Xi Jinping dans le PCC et le Comité central du Parti, confirmer le rôle guide de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère. Le Secrétaire général Xi a fait le rapport au nom du Comité central du Parti, dans lequel on a défini les plans pour le développement d'avenir de la Chine. Le travail s'est fait en deux étapes. Le premier travail, d'ici à 2035, est de réaliser pour l’essentiel la modernisation du pays.. Le second, de 2035 à 2050. À l'horizon 2050, la Chine finira son objectif important de réaliser l’objectif du deuxième centenaire : édifier un grand pays socialiste moderne dans tous les domaines. En résumé, le Congrès et le rapport ont ouvert la perspective de développement de la Chine. Il sera de construire un pays moderne, beau, prospère, puissant, démocratique, harmonieux et hautement civilisé. Ce Congrès est hyperimportant, tant pour la politique intérieure de la Chine que pour la politique extérieure. C'est une base pour développer dans la nouvelle ère davantage les relations amicales avec tous les pays et régions. (…) La Chine insiste sur le principe de politique extérieure, d'indépendance et de paix. La Chine va faire évoluer un nouveau type de relations internationales marqué par l’égalité, la coopération, le respect mutuel et les bénéfices partagés, qui peuvent être bénéfiques mutuellement pour les partenaires. Et tout cela, c'est pour préserver la paix et favoriser le développement en commun dans la région et à l'international. (…)"

La situation de Taiwan a été évoquée durant ce congrès du parti communiste chinois. Alors que la Chine insiste sur ses ambitions pacifiques dans notre région, Taiwan y est pourtant régulièrement une source de tensions ?

"Pour nous, la problématique Taiwan fait partie de la politique intérieure de la Chine. Juridiquement, il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et Taiwan fait partie intégrante du territoire chinois. Il y a une grande majorité des pays dans le monde qui ont reconnu ce fait.  Le principe d’une seule Chine est à la base politique de l'établissement de relations diplomatiques avec la Chine. La Chine cherche à réaliser ce grand objectif de réunification du pays. Mais ce sera une décision interne au peuple de la Chine, y compris bien sûr le peuple de Taiwan. Dans la région de Taiwan, il existe des personnes qui sont pour l'indépendance. Elles sont minoritaires, très peu, mais elles existent. Dans la communauté internationale, il y a également quelques forces d’ingérence qui souhaitent l'indépendance de Taiwan. Certains pays ont même laissé dire ou encouragé des propos ou des actes en faveur de l'indépendance de Taiwan. C'est pour cela, et uniquement, que la Chine ne promet pas d'abandonner de recourir à des moyens militaires contre tout acte en faveur de l'indépendance de Taiwan. Mais c'est juste pour ces deux cas de figure. La question de Taiwan est totalement des affaires intérieures de la Chine. Elle réglera ses propres problèmes intérieurs par ses propres moyens .On n’y voit pas d’inconvénients pour d’autres pays. Pour résumer, la Chine cherche la réunification du territoire par des moyens de paix, mais elle ne promet pas d'abandonner de recourir à des moyens militaires contre des forces de sécession à l'intérieur de Taiwan ou celles d’ingérence à l'étranger. (…)."

Il y a quelques jours, la ministre des Affaires étrangères australienne s'est rendue en Polynésie française pour annoncer, après les États-Unis, un soutien financier de l'Australie aux pays du Pacifique. Comme la Chine, l'intérêt des grandes puissances pour la région ne faiblit pas…

"J'ai rencontré la Ministre des Affaires étrangères australiennes lors de l'inauguration de son Consulat général. Nous avons suivi les rencontres avec le Haut-commissaire, avec le Président du Pays et le discours à l'UPF, ainsi que l'annonce des subventions à hauteur de 1,4 milliard de dollars australiens dans les 4 ans à venir pour la région Pacifique. Pour être franc, la Chine est heureuse de voir les soutiens pour la région Pacifique tant qu'ils sont d'une intention sincère. C’est-à-dire que nous espérons que ces subventions sont sincèrement versées pour aider effectivement le développement économique et social des pays insulaires dans la région et que ces subventions ne sont pas dirigées contre un pays tiers. La Chine est prête également à travailler pour favoriser des coopérations avec les pays insulaires et promouvoir leur développement économique et social. Ce qu’elle a fait déjà est toujours dans ce sens. Sur ce point, nous sommes ouverts et heureux de voir d'autres pays peuvent contribuer de bonne foi pour promouvoir le développement et la prospérité dans la région. Mais nous sommes contre toute politique de réseau, de 'petits clans', formés contre le pays tiers ou pour isoler des pays particuliers. Notre objectif de politique extérieur, c'est la promotion de la sécurité universelle et du développement en commun. La Chine est disposée à travailler avec tous les autres pays pour atteindre ces objectifs."

Dans le même temps de l'actualité, l'Australie et le Japon ont signé un accord de défense. Ces accords sont formés face à l'influence économique et militaire de la Chine. Vous comprenez cette appréhension ?

"Nous pensons que les accords, quels qu'ils soient, signés entre ces deux pays, et tant qu'ils ne sont pas contre un pays tiers, sont normaux. Nous ne sommes pas favorables aux actes contre un pays tiers par 'petits clans'. La Chine ne fera jamais ça. Ces dernières années, avec le développement de la Chine, nous sommes de plus en plus disposés à travailler avec les autres pays du monde pour ce que l'on appelle la sécurité universelle et la prospérité partagée. En Chine, on dit qu'il faut avoir un grand cœur et une vision à long terme pour atteindre une cause noble." 

Vous avez pu rencontrer les présidents du Pays et de l'assemblée, Édouard Fritch et Gaston Tong Sang. Sur quels sujets avez-vous principalement échangé ?

"Il s'agit de visites de courtoisie, comme à notre habitude, aux institutions législatives et administratives, pour maintenir de bonnes relations de travail, connaître les préoccupations et améliorer nos relations amicales. Je suis heureux de voir, avec le président Édouard Fritch et le président de l'assemblée Gaston Tong Sang, que nous avons beaucoup de points d'intérêts en commun. Que ce soit sur le changement climatique, le développement des énergies propres ou sur la vision du développement durable, etc.. Bien sûr, ils ont évoqué également leur souhait d'ouverture d'une ligne aérienne directe entre la Chine et la Polynésie française pour favoriser les échanges de personnels. Ils ont également évoqué la pénurie sur le marché, notamment de matériaux de construction, en Polynésie française. Ils ont formulé leur souhait d'augmenter l'importation de matériaux de construction depuis la Chine. Mais les points que nous avons discutés le plus restent de faire face aux conséquences du changement climatique et de promouvoir le développement durable (…)."


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